LE DOUTE | DER ZWEIFEL

Carla Haas, 2009

LE DOUTE
Ella ne voit son mari Yannick que peu de jours par année dans les différentes métropoles. Des airoports, chambres d’hôtel et des salles de conférence sont leurs lieux de rencontres. Yannick vit pour son métier. Ella vit pour Yannick. A chaque rencontre, ses cheveux sont plus blancs, son ventre plus rond et sa réputation plus grande. Ses mots qui fascinaient Ella autrefois, ne sont plus que des bulles prêtes à exploser. Ella se souvient en errant à travers son intérieur. Tout à coup, elle rencontre un amour qui met tout en péril.
 

LE DOUTE - Extrait
« Luis, peut-être vaudrait-il mieux me taire et ne rien dire », écrit Ella. « J’ai peur d’un malentendu des mots. Pourtant, il n’y a rien d’autre que les mots qui peuvent dire ce que j’essaie de ravaler depuis la nuit, les pieds dans les vagues. Je me suis tue cette nuit-là. Depuis l’aube de cette même nuit, je me demande pourquoi. Mon corps ne désirait qu’être près de vous, pour un instant. Pour sentir votre odeur. Ce n’est pas vrai ce que je dis. Ce n’est jamais seulement un instant, c’est toujours tout. Le corps, l’âme et avec elle les mots. Ce serait certainement plus simple si la tête ne venait pas s’y mêler. Qu’aurais-je dit si j’avais parlé, même moi je ne le sais pas, je ne le saurai jamais. Ce n’est pas un silence contre vous. C’est un silence pour vous, un silence né dans la peur. Une peur personnelle. De vous emmener dans des contrées où vous n’avez rien à chercher. Vous êtes jeune, Luis, si jeune. Je le pense encore et toujours. Votre regard vif peut être immédiatement blessé. Vous êtes fragile, d’une beauté inexprimablement gracile que vous essayez de cacher avec un soin aigu. J’aime bien la douleur que vous portez sur votre visage et que vous aimeriez faire partir d’un souffle quand elle monte dans vos yeux. A ces moments, j’aimerais creuser en vous. En même temps je me l’interdis. Je me dis, vous avez la vie devant vous. Le décalage est trop grand entre ce que vous commencez à vivre et ce que j’ai vécu. Je ne sais pas encore si l’ouverture sur le monde que vous portez sur votre visage vient de vous ou si elle vient par courtoisie se joindre à vos paroles. Au fond, je pense qu’elle vient de vous. Je crois que c’est cette ouverture-là qui me touche le plus. Votre écoute. Le regard ne craignant rien. Le désir pur qui s’impose comme un pas dans une marche. Évidence. Geste. Fait. Si j’avais parlé la nuit face à vous et face au lac, j’aurais dit qu’il faudrait faire. J’aurais demandé depuis quand il y a ça, entre nous, qui nous retient. J’aurais voulu savoir si vous étiez prêt à tout laisser tomber d’une seconde à l’autre. Peut-être y avait-il cette force de décision à un moment donné. Nous avons les deux hésité, à des degrés différents de la profondeur de cette nuit. J’aurais voulu être proche de vous pour tuer les pensées répétitives qui, maintenant, envahissent mon cerveau et pour apprendre quelque chose sur votre corps. J’aurais voulu savoir le plus possible pour connaître l’air que vous respirez. Je ne l’ai pas fait par doute, par peur, par hésitation. Ces désirs s’élèvent sur des ruines. Respirer calmement sur une terre fuyante n’est pas possible. Le sol nous enliserait. J’aurais voulu fouiller avec mes doigts sous votre peau. Ce sont mes mains qui m’ont retenue devant votre regard jeune et ouvert. J’avais peur de casser la lueur dans vos yeux, de refroidir votre souffle. Cette peur s’est imposée malgré moi. J’aimerais vous dire, que ce qui s’est passé cette nuit m’a profondément touchée. Si je pouvais agir sans l’hésitation qui me retient, je le ferais, je le sais. J’aimerais que vous le sachiez et qu’en même temps vous ne vous laissiez pas aveugler par les mots que je dis et que j’aurais pu vous dire, cette nuit-là. Ils sont pour vous. Cette expérience me fait encore trembler quand je pense à vous. Vous près de moi, je sens votre odeur au passage comme une vague qui s’est perdue sur la surface lisse de la mer un dimanche matin, et mes yeux à la suivre. » « Ella », écrit Luis, « vous me manquez, terriblement. Je ne veux plus jamais vous revoir. Je ne peux pas. Vous êtes fine, attrayante, belle, infiniment belle. Un abîme sans fond que je n’aurais jamais voulu connaître s’offre à moi. Ah si je pouvais me couler dans vos mains comme l’argile, souffler dessus et m’envoler emporté sur leurs ailes. Ella, vous êtes le noir qui ternit le feuillage des arbres la nuit et les fait luire. Vous êtes l’oiseau qui chante. En dormant je l’entends toujours. Vous êtes la couleur que je cherche, celle qui n’a pas de nom. Quand je m’en approche, je prends peur. Je pars en courant et je préfère ne pas la voir. Il faut, avant même de nous avoir connu par la chair, nous dire adieu. Mon cœur ne serait pas courtois. Il s’enflammerait pour vous et trahirait ceux que j’aime, ma femme et mes enfants. Je n’en suis pas capable. Je serais affligé de quitter mes proches, Ella, et je suis inconsolable de vous perdre. Je le resterai, c’est mon sort. La seule joie est celle de vous avoir vue, de vous avoir sentie passer, une nuit, accompagnée du balancement doux des vagues. J’aurais voulu que ce soient mes mains qui vous retiennent, sachez-le. »


DER ZWEIFEL
Ihren Ehemann Yannick sieht Ella nur wenige Tage im Jahr in verschiedenen Metropolen. Flughäfen, Hotelzimmer und Kongreßsäle sind die Orte ihrer Begegnungen. Yannick lebt für seinen Beruf. Ella lebt für Yannick. Bei jeder Begegnung sind seine Haare weißer, sein Bauch runder und seine Reputation größer geworden. Seine Worte, die Ella früher so faszinierten, sind nur noch Blasen, die zu zerplatzen drohen. Ella erinnert sich, irrt durch ihr Inneres. Von einem Augenblick auf den nächsten begegnet sie einer Liebe, die alles ins Wanken bringt.


DER ZWEIFEL - Auszug
„Luis, ich sollte schweigen und nichts sagen“, schreibt Ella. „Ich habe vor dem Missverständnis Angst, das den Worten folgt. Doch mir bleiben nur Worte, um auszudrücken, was ich seit der Nacht herunterzuschlucken versuche, in der Wellen unsere Füsse umschmeichelten. Die ganze Nacht habe ich geschwiegen. Seit der einsetzenden Morgendämmerung frage ich mich warum. Mein Körper sehnte sich danach, Ihnen für einen Augenblick nahe zu sein. Den Duft zu riechen, der Sie einhüllt. Was ich jetzt sage, ist nicht wahr. Es geht nie nur um einen Augenblick, sondern immer um alles. Um den Körper, die Seele und mit ihr um die Worte. Sicherlich wäre es einfacher, würde der Kopf sich nicht einmischen. Ich weiss nicht, was ich gesagt hätte, wenn ich gesprochen hätte, werde es nie wissen. Das Schweigen richtet sich nicht gegen Sie. Es ist für Sie. Der Angst ist das Schweigen erwachsen. Meiner Angst. Sie in Gegenden zu geleiten, in denen Sie nichts zu suchen haben. Sie sind jung, Luis. So jung. Ich denke es immer wieder. Ihr lebhafter Blick kann von einer Sekunde auf die andere geknickt sein. Sie sind zerbrechlich, von einer unfassbaren gläsernen Schönheit, die Sie mit grösster Sorgfalt verstecken. Ihr Gesicht gefällt mir, wenn der Schmerz in dessen Augen aufsteigt, sich ausbreitet, es kleidet, und Sie ihn mit einer Handbewegung wegwischen wollen. Dann grübe ich am liebsten in Ihnen herum. Gleichzeitig verbietet sich der Drang. Ich sage mir, für Sie birgt das Leben andere Schätze. Was vor Ihnen liegt, unterscheidet sich zu sehr davon, was ich hinter mir gelassen habe. Ich weiss noch nicht, ob die Offenheit für die Welt, die Sie in Ihrem Gesicht tragen, in Ihnen wurzelt oder ob sie aus Höflichkeit mit Ihren Worten verflochten ist. Im Grunde denke ich, dass sie Ihnen eigen ist. Ich glaube, Ihre Offenheit rührt mich am meisten. Ihre Aufmerksamkeit. Ihr vor nichts zurückschreckender Blick. Das pure Verlangen, das wie ein Schritt Teil des Gehens ist. Eindeutigkeit. Bewegung. Tatsache. Wenn ich in der Nacht am See zu Ihnen gesprochen hätte, hätte ich Sie aufgefordert, zu handeln. Ich hätte gefragt, seit wann etwas zwischen uns ist und uns lockt. Ich hätte wissen wollen, ob Sie bereit wären, augenblicklich alles stehen und liegen zu lassen. Vielleicht war zu irgendeinem Zeitpunkt die notwendige Kraft vorhanden, eine Entscheidung zu treffen. Wir haben beide an verschiedenen Dunkelheitsgraden der Nacht gezaudert. Allzu gern wäre ich Ihnen nahe gewesen, um Ihren Körper zu erforschen und die immer wiederkehrenden Gedanken zu töten, die jetzt mein Hirn überfluten. Ich hätte so viel wie möglich von Ihnen in Erfahrung bringen wollen, um zu ermessen, in welchen Gegenden Sie atmen. Ich habe es nicht getan, weil ich zweifle, mich fürchte, zögere. Das Verlangen errichtet sich auf Trümmern. Es ist unmöglich, auf schwindendem Boden aufrecht stehen zu bleiben. Er würde uns verschlingen. Ich hätte gern meine Finger in Ihre Haut gebohrt. Meine Hände haben mich vor Ihrem jungen offenen Blick zurückgehalten. Ich hatte Angst, den Glanz Ihrer Augen zu trüben, Ihren Atem zu vereisen. Diese Furcht hat sich meiner ungeachtet aufgedrängt. Ich will Ihnen sagen, dass ich zutiefst davon berührt bin, was in der Nacht geschehen ist. Hätte ich keine Bedenken, die mich daran hinderten, zu handeln, dann würde ich es tun, ich weiss es. Auch wenn sie dies jetzt wissen, lassen Sie sich zugleich nicht von den Worten blenden, die ich in der Nacht hätte sagen können und die ich Ihnen jetzt sage. Sie sind für Sie. Wenn ich an Sie denke, erschüttert mich die Erfahrung noch immer. Stehen Sie neben mir, erhasche ich Ihren Duft, als wäre er eine Welle an einem Sonntagmorgen, die sich auf der glatten Meeresoberfläche verliert und der meine Augen folgen.“ “Ella, schreibt Luis, „ich vermisse Sie über alles. Ich will Sie niemals wieder sehen. Ich kann nicht. Sie sind zierlich, anziehend, schön, unsäglich schön. Ein Abgrund klafft vor mir auf, vor dem ich nie hätte stehen wollen. Könnte ich mich nur in Ihre Hände giessen, die mich wie Ton formen, sie dann anhauchen und auf ihren Flügeln wegschweben. Ella, Sie sind das Dunkel der Nacht, dessen Schwärze das Blätterwerk zum Leuchten bringt. Sie sind der singende Vogel. Im Schlaf höre ich ihn immer. Sie sind die namenlose Farbe, die ich suche. Nähere ich mich ihr, überkommt mich Angst. Ich renne weg und meide es, sie zu erblicken. Wir müssen Abschied nehmen, bevor wir uns im Fleisch begegnen. Mein Herz bebt, wenn ich Sie sehe. Es wäre unritterlich, würde die verraten, die ich liebe, meine Frau und meine Kinder. Dessen bin ich nicht fähig. Ich wäre bekümmert, meine Angehörigen zu verlassen und ich bin untröstlich, Sie, Ella, zu verlieren. In der Trauer auszuharren, ist mein Schicksal. Meine einzige Freude bleibt, Sie eines Nachts gesehen und gespürt zu haben, wie Sie an mir vorbeigingen und Wellen Sie begleiteten. Ich hätte gewünscht, meine Hände hätten Sie zurückgehalten, das sollten Sie wissen.“


Presse
Winfried Stanzick, literaturkritik.de, 30.10.2009
« Sie schafft es in ihrem ersten Roman, menschliche Beziehungen in einer Tiefe zu beschreiben, die fasziniert. »

Brigitte extra, Die neuen Bücher, 22/2009
 « Ihren Roman hat Carla Haas wie ein Vexierbild angelegt: Mal zeigt sie uns diese Liebe als Katastrophe, mal als Glück. In Erinnerungen und Schleifen führt sie uns durch das Liebesleben von Yannick und Ella und entfaltet ein bedrückendes Panorama täglicher Opfer, kleiner Resignationen und großer Abgründe. »  

Mathias Kundert,www.literaturkritik.de, 05.10.2009
« Carla Haas ist mit Der Zweifel ein in sich stimmiges und äusserst angenehm zu lesendes Romandebüt gelungen. Es ist gerade diese Multiperspektivität der Krise, die dem Roman seine Plastizität verleiht - Der Zweifel ist ein schönes Buch. Und das liegt nicht allein an der erzählten Geschichte. Schön ist das Layout, das verwendete Papier, die Konsistenz des Buchrückens, das Titelbild, die ganze Edition. »  

Regina Károlyi, sandammeer.at, 18.08.2009  
« Der Zweifel ist ein Muss für: Seiltänzerinnen, die während dem Lesen ihre Kunst professionalisieren können, balanciert man doch den Roman hindurch auf starken Worten, während links und rechts der Abgrund der Illusionen droht. »

Tania Kummer, DRS, 29.09.2009
« Ein interessantes, spannendes, einfühlsames Werk mit komplexen Charakteren, das tief an das Innerste menschlichen Seins und zwischenmenschlicher Beziehungen rührt. » 


Lesungen | Lectures
16.09.2009 Kleines Literaturhaus, Basel *
24.10.2009 Die lange Nacht der kurzen Geschichten, Zürich *
18.11.2009 Café du Simplon Soirées littéraires, Lausanne *
11.03.2010 Kulturmarkt, Lesung mit Ruth Schweikert. Moderation: Egon Ammann, Zürich 
30.03.2010 Hotel Quadratscha und Buchhandlung Wega St. Moritz, Samedan *

* Leseperformance. Gerald Perera begleitet Carla Haas am Kontrabass.

GERALD PERERA ist 1960 in Poplar im Osten Englands geboren. Mit seiner kosmopolitischen Familie wächst er im populären Hafenviertel auf. Schon als Kind kommt er mit unterschiedlichsten Musikstilen in Berührung. 1972 emigriert er in die Schweiz und spielt in verschiedenen Konstellationen. Am Konservatorium Lausanne studiert er Kontrabass. Nach zwei Jahren im Orchester arbeitet er nur noch frei. Gerald Perera komponiert und spielt für Theater und Film. 

GERALD PERERA est né en 1960 à Poplar dans l’est de Londres. Il grandit dans le melting pot des quartiers portuaires. Déjà enfant, il écoute les musiques les plus variées. En 1972, il émigre en Suisse et joue dans divers groupes. Au conservatoire de Lausanne, il étudie la contrebasse. Après deux ans de travail d’orchestre, il décide de s’adonner à ses projets. Gerald Perera compose et joue pour le théâtre et le cinéma . 

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