Hygiène de l'Assassin

d'Amélie Nothomb




Jeu Prétextach Tach Jean Bruno
Nina Denise Carla Haas
Journaliste Ludovic Martin

Mise en scène Stefano Carrera
Scénographie Denise Carla Haas
Lumière Luc-Etienne Gerbach
Musique Pietro Messina
Photographies Pénélope Henriod
Production Le Théâtre L. en coproduction avec 
Trixtragos, Verona



Du 04.03.2004 au 14.03.2004, Café Théâtre de la Voirie, Pully


Supplémentaires
 du 15.04.2004 au 18.04.2004, Café Théâtre de la Voirie, Pully



Subventions
Commune de Pully

Interpreten Stiftung

La Loterie Romande


Presse
Presse Le Régional Pully, 08.04.2004
Jean Bruno et l’Hygiène de l’Assassin

De retour au café-théâtre de la Voirie



Pour répondre à de nombreuses demandes de gens frustrés de n’avoir pas pu trouver place pour assister à la représentation de l’Hygiène de l’Assassin, d’après le roman de Amélie Nothomb, quatre supplémentaires sont programmés. Tous les fans de théâtre ont intérêt à s’y précipiter car ce spectacle est plus qu’excellent. Un vrai numéro d’acteur pour Jean Bruno, qui se révèle – mais les anciens le savaient déjà – une vraie bête de scène. Il rend Prétextat Tach, octogénaire, prix Nobel de littérature qui a arrêté d’écrire depuis 25 ans et dont les jours sont comptés, odieux puis minable à souhait. 

Jean Bruno voltige avec aisance sur la scène dans son fauteuil roulant, car Tach est devenu si obèse, à force de goinfrerie, qu’il ne peut plus marcher. Denise Carla Haas lui donne la réplique dans le rôle de Nina qui, peu à peu, mène la danse, se révélant une femme de caractère qui prend manifestement plaisir à inverser les rôles et à humilier à son tour. Glaciale ou minaudante, elle maîtrise avec succès cette composition. Une excellente soirée.


Martine Thomé 


Amélie Nothomb

Amélie Nothomb, fille d’un ambassadeur belge, est née le 13 août 1967 à Kobe en Japon. 

Son premièr roman l’ Hygiène de l’assassin est la révélation littéraire de 1992. En 1999 elle gagne avec Stupeur et tremblement le Grand prix du roman de l’Académie. 

Amélie Nothomb est retenue en France et en Belgique comme phénomene culturel et est une star des médias indiscutée. La critique est tout temps bouleversé par cette auteure encore très jeune, qui au rythme d’un roman par année a conquis la liste de bestsellers. Elle crée son propre chemin littéraire. Ses livres sont simples et courts, caracterisés par une sorte d’élégance naïve, mais riche même en jeux de mots autant intelligents qu’ imprevisibles. Son sens de l’humour très particulier démontre une surprenante sûreté de style, qui présuppose une vaste culture et une grande expérience de la vie. 



« L´écriture est calme, comme les ongles avant de griffer... C’est la même main qui caresse et qui gifle, et ce sont les mêmes visages qui sont pantins set ennemis, poupées et monstres tout ensemble. »
Renaud Matignon,Le Figaro littéraire 

Le Roman d’ Amélie Nothomb: le scénario de jeux dangereux
Les textes d’Amélie Nothomb divertissent le public de par leur simplicité. Il s’agit d’histoires incroyables, sobres de par leur aspect quotidien, mais en même temps intrigants, car les événements se développent d’une façon invraisemblable avec de nombreux coups de théâtre. Les dialogues rythmés constituent le point de départ idéal pour l’inspiration d’une mise en scène - comme cela a déjà été le cas à Zurich et à Fribourg en Brisgau - car on a sous les yeux les dialogues d’un scénario contenant la tension nécessaire susceptible de provoquer l’intérêt d’un large public. L’échelle chromatique des textes d’Amélie Nothomb varie du comique au dramatique jusqu’au tragique, car il s’agit d’histoires qui „demandent“ à être racontées. En effet, on se trouve en face de situations absurdes, presque des vies parallèles à la nôtre que l’on regarde comme à travers un miroir. Une réalité grotesque se cache derrière nous, car chacun de nous détient son propre secret. Finalement, la lecture des histoires d’Amélie Nothomb est une découverte. Cette impression de perpetuelle découverte mantient la tension qui nous tient en haleine jusqu’à la fin. J’ai été fasciné au point de désirer voir l’“Hygiène de l’assassin“ prendre corps sur scène. 

La transposition scénique d’un roman ce n’est pas seulement la sensation unique de donner vie aux personnages, mais aussi de libérer les mots de leurs pages.


L’intrigue de l’Hygiène de l’Assassin est tout à fait simple, parce qu’elle a lieu dans une seule pièce, une chambre peut-être un petit salon ou un bureau, meublé toutefois sobrement - une chaise, une petite table, une commode - car la scène est dominée par les personnages qui s’affrontent comme sur un ring de boxe. Leurs armes sont leurs propres paroles: chaque question est une attaque et la réponse la vaine tentative de se défendre. Ainsi les dialogues se déroulent comme un jeux, presque un jeux d’enfants au début, mais qui se transforme graduellement en quelque chose de dangereux, car le but du jeux sembre être l’élimination définitive de l’adversaire. 

Les règles du jeux sont celle de la quête, le besoin preque irrefrenable d’arriver au but; à la clé du mystère. Les questions posées sur le ton d’un interrogatoire mènent d’une part à l’aveu du crime, d’autre part à l’explication du mobile du meurtre. Puorqoi tue-t-on? Par hanie? Par plaisir? Pour un sense d’oppresion? Pour se libérer de l’emprise de quelqu'un ou pour se libérer de soi-même? Le jeux de la quête prend la forme d’une récherche intérieure, une recherche de nos pensées les plus profondes à partir de l’analyse des expériences d’autrui. La confrontation nous révèle que nous sommes tous pareils: nos émotionss sont les mêmes, celles qui nous portent à aimer, voire à tuer. Seuls les rapports de force diffèrent. Ce qui oppose Nina à Tach est une sorte d’affinité élective: deux pôles s’attirent réchiprocament sans le vouloir jusqu’à extrême: la conséquence la plus innatendue. On en arrive à un échange de rôles dans la dialectique hégélienne de l’esclave et du maître qui tend à une solution radicale. L’entrevue se conclut par le déchaînement des passions les plus profondes et primitives qui mèneront au repos de l’âme tant désiré. 

Si d’une côté on arrive dans la simple histoire à démasquer l’imposteur, ce que nous reste c’est le doute de savoir comment on fait des choix, négligeant certaines choses, même si l’on était capable de les accomplir. C’est un doute simple, le même qui nous ammène à prendre des décisions importantes pour notre vie et qui nous habite jusqu’à la mort. 

Le roman d’Amélie Nothomb est la cherche d’un pourquoi, qui nous laisse à la fin de cette quête éprouvante sans réponse: tous les efforts menent seulement à la quête successive. Est-qu’un assasin arrive à trouver une réponse à ses propres doutes: le meurtre comme sensation d’avoir achevé finalement quelque chose? 

Ce qui nous reste est seulement une sensation de vide, de solitude avec nous mêmes. 



L'Intrigue
Promis à une mort prochaine, Prétextach Tach, auteur de vingt-deux romans et prix Nobel de littérature, accepte de recevoir au compte-goutte quelques-uns des journalistes venus du monde entier pour l’interviewer. Cet octogénaire obèse au point dèn être invalide, misogyne et misanthrope, n’est que haine, mépris et grossièrté pour ces parasites vivants aux crochets des auteurs dont ils n’ont pas lu une ligne. Tach croise le fer avec cynisme et méchanceté jusqu’à faire mouche. L’entrevue se tranforme en un jeu sadique entraînant l’élimination directe de l’adversaire: au détriment du journaliste bien entendu. C’est à ce moment là, au moment du triomphe personnel de l’écrivain, qu’ arrive Nina. Elle a lu tous les livres de l’ignoble Prétextat. Patiemment, elle viendra à bout de sa mauvaise foi et de son imposture, non sans être parvenue à lui arracher son secret après une série de répliques aussi cinglantes qu’éblouissantes d’intelligence.

  

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