Oh les Beaux Jours

de Samuel Beckett

Jeu 

Winnie Jo Boegli
Willie Jean-Gabriel Chobaz

Mise en scène et scénographie Denise Carla Haas
Lumières Christophe Kehrli
Costumes Sybille Gänsslen-Zeit  
Musique Vincent Berberat
Son Jürg Lempen
Dramaturgie Corinne Martin
Administrateur Stefano Carrera
Photographies Maurice Haas
Production Le Théâtre L. en coproduction avec le Théâtre du Moulin-Neuf

Du 30.05.2002 au 09.06.2002 Théâtre du Moulin-Neuf, Aigle
Du 14.06.2002 au 30.06.2002, Tir Groupé, Lausanne
Du 09.11.2004 au 14.11.2004, Théâtre Pulloff, Lausanne
Le 24.11.2004, Théâtre du Château, Avenches
Le 26.11.2004, Stadt Theater, Chur
Du 02.12.2004 au 03.12.2004, Teatro Camploy, Verona

Subventions
Actions Intermittants

Christophe Kehrli

Commune de Vérone

Daniel Jaquier

Kanton Graubünden

La Loterie Romande

Oertli Stiftung

Pro Helvetia fondation suisse pour la culture

Stadt Chur

Trixtragos, Verona

Université de Vérone


Ville de Lausanne  


Presse

Samuel Beckett Presse
24 Heures Week-end 24.05.2002
Pitoyables héros
Winnie et Willie, couple mythique de Oh les Beaux Jours, est singulièrement réinvesti par Denise Carla Haas, jeune metteur en scène prometteuse.
Surdouée, elle est l’une des rares metteurs en scènes suisses de sa génération à travailler à l’étranger. Actuellement assistante au Thalia Theater Hambourg, Denise Carla Haas a étudié la mise en scène avec des pointures du théâtre contemporain. Luc Bondy, François-Michel Pesenti et plus récemment Andreas Kriegenburg, des noms qui en disent long sur sa capacité à collaborer avec des metteurs en scène reconnus. Etablie à Lausanne pour ses études universitaires de français et d’allemend, puis à Berne pour une licence d’études théâtrales théâtrales, elle a ausssi résidé dans différents pays (Allemagne, Autriche, France) pour parfaire sa formation. Denise revient dans sa région d’adoption, plus précisément au Théâtre du Moulin-Neuf à Aigle et à Tir Groupé à Lausanne, pour montrer sa deuxième réalisation personnelle.

« Beckett, Duras et Kafka sont mes trois auteurs fétiches. Avec L’Amante Anglaise, j’ai déjà mis en scène Duras, il y a trois ans à Dorigny. C’était un moment magique. Aujourd’hui, c’est au tour de Beckett », explique cette ravissante romanche qui « préférerait parfois être laide » pour éviter la confusion de la séduction.

« J’ai été comédienne, puis je suis allée voir de l’autre côté car ma vie intellectuelle n’était pas en harmonie avec ma vie d’interprète. Je me suis découvert une passion pour guider et construire quelque chose. »

Intrépide, Denise ne craint pas de s’attaquer aux auteurs réputés difficiles. Avec Oh les Beaux Jours de Samuel Beckett, un auteur dont même Luc Bondy hésitait à s’emparer, elle fait son baptême de feu. « Il y a eu un long chemin jusqu’à cette mise en scène. Je lis et je transporte avec moi ce texte depuis longtemps. » L’histoire de ce couple, dont la femme, Winnie, enfoncée jusqu’à la taille dans le sol, égrène ses souvenirs miteux à son homme, Willie (Jean-Gabriel Chobaz), qui lui répond en grognant, est une histoire d’amour amer. Le personnage de Winnie empêtré, au propre comme au figuré, dans sa vie quotidienne, a été incarné pour la première fois par l’inoubliable Madleine Renaud. On évoque encore son interprétation comme un grand moment de l’histoire du théâtre. « C’est pourquoi, j’essaie de faire quelque chose de vraiment différent et d’assez osé. » Interprétée par la comédienne Jo Boegli ( excellente récemment dans Les monologues du vagin), l’héroïne de Beckett renoue avec son corps, exprime une certaine sensualité, même enterrée dans le sable d’une plage imaginaire. « J’ai eu envie de montrer ce que d’habitude, on ne voit pas et de distordre la
tradition », note courageusement Denise Carla Haas. Dernière pièce à l’affiche du nouveau théâtre créé par Yves Burnier à Aigle, Oh les Beaux Jours devrait clore en beauté une saison globalement positive.
Corinne Jaquiéry

24 Heures 01.06.2002
Ah ! la belle pièce
Denise Carla Haas met en scène au Moulin Neuf Jo Boegli et Jean-Gabriel Chobaz dans une version légèrement rajeunie et captivante d’un des chefs-d’œuvre de Samuel Beckett.

Ce n’est pas une cure de rajeunissement forcée. Juste un regard différent, porté avec une fraîche acuité par une metteur en scène, Denise Carla Haas, qui n’a que 30 ans. Le plus souvent, ceux qui montent Oh ! les beaux jours, de Samuel Beckett, ont un œil dans le rétroviseur de leur vie, du moins une expérience nourrie par une existence déjà bien remplie. Et voici que cette jeune femme, fidèle à ce texte truffé de pièges et d’énigmes, l’empoigne avec vigueur, offrant de nouvelles pistes de lectures, soulignant à la fois sa profondeur frissonnante et sa pertinence caustique.

Même chose pour le rôle de Winnie, cette femme à demi-engloutie dans une montagne, ce fameux « mamelon » dont parle l’auteur irlandais. A son idée, Winnie a la cinquantaine. Généralement, les comédiennes qui l’interprètent ont l’âge du rôle. Dans le cas de cette création, présentée depuis jeudi au Théâtre du Moulin-Neuf, à Aigle, la comédienne n’a que 39 ans. Et ça passe, mieux : on y croit. Beckett décrit Winnie ainsi : « De beaux restes, blonde de préférence, grassouillette, bras et épaules nus, corsage très décolleté, poitrine plantureuse, collier de perles. » Jo Boegli est ici rousse, légèrement potelée, corsetée, la gorge dégagée. Pas de perles, mais une toque comme il se doit, ou plutôt un bibi qui se plante dans les cheveux. Oui, elle fait plus jeune. Non, elle ne l’est pas trop. Elle a surtout ce qu’il faut d’espièglerie et de mélancolie, de dérision et de désarroi. Elle est craquante.

Selon Beckett, le personnage de Willie, son mari quasi silencieux, a la soixantaine. Jean-Gabriel Chobaz en a 48. Chauve (c’est dans le texte), il est à la perfection cet étrange chien de garde ou esclave, tantôt soumis tantôt grognon, niché dans un trou du décor, tout nu dans un premier temps, signe de dépouillement ou de sauvagerie, allez savoir. Ce matin-là, comme tous les matins, sonne le réveil, et se lève, une nouvelle journée, peut-être un de ces beaux jours comme autrefois, avant que ne vienne la nuit, une nouvelle sonnerie, et ainsi de suite. Jusqu’à quand ? La fin du monde ? En attendant, dans un mouvement de perpétuel recommencement, Winnie se souvient, de tout et de rien, heureuse de retrouver ses accessoires (loupe, brosse à dents, mouchoir, lunettes, ombrelle) répétant à l’envie cette mystérieuse exclamation : « Le vieux style ! » Bien plus que de la nostalgie, une forme d’errance dans la mémoire – qui s’étiole.

Il en va de certains classiques : on se demande toujours comment le metteur en scène a prévu de concevoir certains éléments clés. L’arbre, par exemple, dans En attendant Godot, du même Beckett. Il y en a des minuscules, des très hauts, des malingres, des dodus. Dans le cas de Oh les beaux jours, le « mamelon » fait l’objet de toutes les attentions.

Après la montagne composée de deux mille paires de chaussons, dans la variation dansée, kitsch et lisse, de Maurice Béjart, présentée ces jours à Vidy, elle apparaît, dans la petite cage scénique tout en noir du Moulin-Neuf, comme un morceau d’iceberg stratifié, d’un blanc étincelant et figé sur un plan d’eau. Il ne fond pas au fil du spectacle, mais on devine l’allusion. Dans cette pièce, le soleil tape, et Winnie n’est pas la seule qui est progressivement engloutie…

Beckett au pôle Nord ? Ce serait trop simple. Le « froid éternel » dont parle l’auteur, c’est la mort qui glace l’espérance, qui fige la vie, telle la banquise, emprisonnant les êtres, navigateurs sans boussole, irrémédiablement condamnés. Une idée forte de scénographie, que signe également Denise Carla Haas, qui a fait ses études en Pays de Vaud, avant de travailler au Burgtheater de Vienne, puis au Thalia Theater de Hambourg. De subtils effets d’éclairages, en particulier sur l’eau, achèvent de créer une atmosphère aux températures très variables. Seul bémol : la (modeste) partition de Jurg Lempen, trop fade.

L’autre mérite de Denise Carla Haas est d’agencer avec soin et cohérence ces « petits détails de la vie » qui font le bonheur de Winnie, comme un souffle intime et doux, fragile, mais qui fait prier ou chanter jusqu’au bout. Un travail délicat, à l’exemple de cette ultime chanson, L’heure exquise, que fredonne en chuchotant Jo Boegli. On est loin de la grandiloquence béjarienne. La comédienne maîtrise ici presque à la perfection cette rythmique si particulière, si compliquée. Beckett est le roi des didascalies (Denise Carla Haas en utilise quelques unes, via bande-son, polyphonie étourdissante) ; il hache en permanence son texte d’indications scéniques : « Un temps », « Fin du sourire », « Un sourire plus long », « Sonnerie perçante », « Sourire plus large »…

L’équipe du Théâtre L. a su trouver son chemin au milieu des périls, laissant vibrer les cœurs, dans la tempête comme dans le calme. Quand Winnie, presque engloutie par l’iceberg, plus que la tête hors du néant, voit Willie, très classe dans son smoking, s’approcher d’elle et lui mettre de la crème solaire, c’est l’amour qui refait surface. Comme autrefois, du temps des beaux jours, si lumineux.
Michel Caspary

Femina, Le Matin, juin 2002 
Théâtre
Un si tranquille effacement Tout a été dit sur Beckett et ses fameux beaux jours ; une femme enfouie jusqu’au buste parle parle… Et tandis qu’elle s’enfonce, elle poursuit son monologue, évoquant les petits riens de la vie quotidienne face au mari rampant, muet. Terrible métaphore de la solitude, cette pièce fluctue de l’angoisse au tragicomique a été mise en scène par Denise Carla Haas, licenciée en français, allemand, théâtre. La voici de retour en Suisse pour présenter cette création de Beckett après deux ans passés au Burgtheater de Vienne et un travail de mise en scène au Thalia Theater de Hambourg. Avec Jo Boegli et Jean-Gabriel Chobaz.

BR

La Presse Riviera Chablais 01.02.2002
Samuel Beckett mis en scène au Moulin-Neuf, à Aigle
Se faire entendre, au risque de se perdre
Le Théâtre L. et le Théâtre du Moulin-Neuf proposent une vision contemporaine de Oh les Beaux Jours de Samuel Becket jusqu’au dimanche 9 juin.

« A travers Winnie, j’ai envie de faire entendre une voix qui essaie – non sans difficulté, non sans ces dangers permanents que sont l’oublie et le silence – de parler et de se souvenir : parler de ces petits détails de la vie, si difficiles à décrire, et sur lesquels on ne s’attarde d’ordinaire jamais ; parler du risque de se perdre soi-même, de perdre son propre corps, et de perdre ainsi ces mots qui auraient pu tout dire… » C’est en ces termes que Denise Carla Haas, assistante à la mise en scène au Thalia Theater de Hambourg, présente sa vision de Oh les Beaux Jours de Beckett, que l’on peut découvrir au Théâtre du Moulin-Neuf jusqu’au 9 juin prochain.

Sur scène, au centre d’un bassin carré rempli d’eau, un homme se déplace lentement, presque sans parler : C’est Willie, à qui Jean-Gabriel Chobaz une indéfinissable étrangeté laissant deviner la maladie, voire une mort imminente ; une femme, immobile, parle interminablement, au désespoir de se convaincre que ce qu’elle a vécu, vit et vivra, est habité de sens, et même d’une certaine beauté : c’est Winnie, qu’incarne Jo Boegli. Tous deux sont prisonniers d’un iceberg chimérique, chacun victime de l’autre et sans cesse plus englué dans une réalité oppressante : cette réalité qui saisit Winnie jusqu’au buste au premier acte, puis jusqu’à la tête… (…)

Depuis septembre 2001, Denise Carla Haas est assistante au Thalia Theater de Hambourg. En 2002, désireuse de monter un texte en français avec des comédiens romands, elle crée Oh les Beaux Jours au Théâtre Moulin-Neuf. Elle y traduit fort bien le caractère intemporel de l’écriture de Beckett, et son désir « d’échapper à l’histoire ». Winnie n’est nulle part et n’y raconte rien : elle parle pour ne pas se taire, pour ne pas s’éteindre. Elle n’est que parce qu’elle parle.
Sylvain De Marco

Die Südostschweiz 23.11.2004
Berührendes von einer Rückkehrerin

Am Freitag zeigt das Théâtre L. im Stadttheater Chur Oh les Beaux Jours von Samuel Becket.
Regie geführt hat bei der Aufführung in französischer Sprache die Bündnerin Denise Carla Haas.

Denise Carla Haas wurde zwar im Jahr 1972 in Bern geboren. Die ogligatorische Schulzeit absolvierte die bald 33-Jährige allerdings in Graubünden: In Chur besuchte sie die Primarschule und später die Kantonsschule, wo sie im Jahr 1992 das Gymnasium der neusprachlichen Richtung abschloss. Danach zog Haas nach Frankreich. In Paris erwarb sie ein Sprachdiplom, danach studierte sie in Montpellier während zweier Jahre Französisch und Spanisch. 1993 nahm Haas in Lausanne das Studium der Germanistik und des Französischen auf; beide Fächer hat sie mittlerweile abgeschlossen. Ihre Lizentiatsarbeit in Germanistik widmete sie Franz Kafka. Ebenfalls vor bereits sechs Jahren abgeschlossen hat sie das Studium der Theaterwissenschaften, das sie parallel zu den Studien in Lausanne an der Universität Bern absolvierte.

Stationen Wien und Hamburg
Die Liste von Haas’ bisherigen Karrierestationen kann sich mehr als sehen lassen. Als Regieassistentin arbeitete sie mit dem Burgtheater Wien und dem Thalia Theater Hamburg unter anderem bei zwei der wohl wichtigsten Bühnen im deutschsprachigen Raum. Daneben inszenierte sie in der Vergangenheit unter anderem am Theater Neumarkt in Zürich und am Festival de la Cité in Lausanne. Auch in Graubünden hat Haas schon wiederholt gearbeitet. Bereits 1991 war sie an der Aufführung von Aristophanes’ „Vögeln“, eine Koproduktion der Freilichtspiele Chur, der Kantonsschule und der Klibühni beteiligt. 1998 machte sie beim Projekt Auftritt Brecht“ mit, einer Koproduktion von Freilichtspiele Chur und Klibühni. Der Kanton Graubünden zeichnete Haas bereits vor vier Jahren mit einem Förderpreis aus.

Besondere Liebesgeschichte.
Oh les Beaux Jours, das derzeit auf Tournee und am Freitag auch in Chur zu sehen ist, hat Haas bereits vor rund zwei Jahren ein erstes Mal inszeniert. Auf der aktuellen Reise durch die Lande wird das Stück ausser in Lausanne und Avenches in der Schweiz lediglich noch in Chur zu sehen sein. Die vierte Station der Tournee ist die norditalienische Kulturstadt Verona. Die Bündnerin zeichnet bei der Inszenierung für Regie und Bühnenbild verantwortlich. Das Bühnenbild spielt bei der Aufführung von Becketts wunderlichem Stück um zwei Menschen, die körperlich im wahrsten Sinne des Wortes bei allem behindert sind, eine zentrale Rolle. Winnie, Becketts weibliche Hauptfigur, lebt in einen Hügel eingeschlossen, ihr Partner Willie in eine Röhre. Der Hügel, bei Haas eine Art geschichteter Eisberg, ist das zentrale Element des Bühnenbilds und steht für die Unmöglichkeit, sich frei zu bewegen. Dialoge zwischen Winnie und Willie gibt es in Oh les Beaux Jours nicht; vielmehr wird die Geschichte des ungewöhnlichen Liebespaars in Erinnerungsfetzen erzählt. Für Winnie und Willie wird es immer schwieriger, zu unterscheiden, was sie schon gelebt haben und was nicht. Freitag, 26. November, 20 Uhr, Stadttheater, Chur.
OB

Bündner Woche 24.11.2004
Oh les Beaux Jours im Stadttheater Chur
Am Freitag 26. November, wird im Stadttheater Chur um 20 Uhr, das Stück Oh les Beaux Jours („Glückliche Tage“ in französischer Sprache) von Samuel Beckett aufgeführt. Es handelt sich dabei um eine Produktion von Le Théâtre L. (Lausanne). „Glückliche Tage“ von Samuel Beckett ist die Geschichte eines Paares: einerseits Winnie, die Frau, nur noch eine Büste, im zweiten Akt nur noch ein Kopf. Winnie spricht von den glücklichen Tagen. Übrig gebliebene Bruchstücke der glücklichen Tage haften in ihrem täglichen Geplapper, sodass jeder Tag ein glücklicher ist. Kleine Nichtigkeiten verstärken Winnies Extase und verschleiern ihre Wahrnehmung der sie umgebenden Welt. Andererseits ist da ein beinahe verstummter Willie, der immer verschwindet. Die Präsenz der beiden Figuren, gekoppelt mit der Absenz von Dialogen wird Spiegel einer bitteren Liebesgeschichte. Fr, 26. November, 20 Uhr, im Stadttheater Chur. Stück in französischer Sprache.
PD

Die Südostschweiz 29.11.2004
Monolog geteilter Erinnerungen
Die Bündner Regisseurin Denise Carla Haas hat am Freitag mit dem Théâtre L. Oh les Beaux Jours im Stadttheater erfolgreich aufgeführt.

Das Theaterstück Oh les Beaux Jours, das Samuel Beckett ursprünglich in englischer Sprache geschrieben hat, erzählt die Geschichte zweier Charaktere, die unterschiedlicher nicht sein könnten, und die auf einer symbolträchtigen Insel leben. Auf der einen Seite steht die sehr gesprächige und lebhafte Winnie (Jo Boegli). Auf der anderen Seite ihr stiller und passiver Lebensgefährte Willie (Jean-Gabriel Chobaz). Dialoge gibt es keine. Viel mehr ist das Stück ein einziger Monolog, denn Winnie gibt die Geschichte des seltsamen Liebespaares bruchstückhaft wieder.

Gelungene Inszenierung.
Die französischsprachige Inszenierung von Oh les Beaux Jours ist der in Graubünden aufgewachsenen Denise Carla Haas in hohem Masse gelungen. Sie integrierte unter anderem einen Tanz in das Stück, der wie in einem Traum einen weiteren Erinnerungsfetzen des Liebespaares darstellt. Auch bei der Musik von Vincent Berberat hat Haas aktiv mitgewirkt. Die beiden Schauspieler des Théâtre L. überzeugen ebenfalls auf der ganzen Linie. Obwohl das Stück wenig Handlung aufweist, hat es keine Längen. Im Gegenteil, allein schon die Mimik und Gestik der Darsteller setzte abwechslungsreiche Akzente…

Parallelen zu Kafka Das Theaterstück passt zu Haas, die ihre Lizentiatsarbeit Franz Kafka gewidmet hat. Den Oh les Beaux Jours weist durchaus kafkaeske Züge auf. So sind Becketts Figuren ebenfalls in auswegslosen Situationen gefangen, verlieren die Hoffnung aber nie. So endet denn auch beispielsweise Kafkas „Hungerkünstler“, den Haas 2003 inszeniert hatte, im Gegensatz zu Oh les Beaux Jours mit dem Tod.
Urs Fetz

L’Arena 01.12.2004
L’Università dedica spettacoli, conferenze e video al grande autore
Il dicembre di Beckett

Al via oggi al Camploy con „Aspettando Godot“ Mese di dicembre dedicato a Samuel Beckett. Un omaggio che prevede tre spettacoli al Camploy, una seria di convegni, conferenze-spettacolo all’Università, proiezione di video inediti e non sul grande drammaturgo. Il tutto è promosso da Nicola Pasqualicchio, docente dell’Università di Verona, con la collaborazione de Dipartimento di linguistica e Scienze della comunicazione, dal Dipartimento di romanistica e dall’assessorato allo Spettacolo che ha messo a disposizione il Camploy per i tre eventi di teatro. Si comincia stasera (alle 21) con Aspettando Godot nell’allestimento della Formica di Gherardo Coltri.

Domani e venerdì è previsto un appuntamento di particolare interesse perché al Camploy arriva la Compagnia Theatre L. di Losanna con l’edizione francese di Giorni felici proposta addirittura in “prima” nazionale. Il 9 dicembre, poi, Nevio Gambula unisce in un’unica pièce brani diversi, spaziando da Primo amore alle novella, da L’innominabile a Malone muore sino alle poesie. Lo spettacolo è intitolato Samuel Beckett, forse. Il 14 dicembre (alle 15.40) nell’aula 3 del polo Zanotto è programmata una lezione-spettacolo del regista e drammaturgo Vincenzo Todisco sul tema L’esausto. Un percorso (attar)verso Beckett; ad essa ne seguirà un‘altra – il 20 dicembre (alla stessa ora) – a cura della compagnia teatrale Trixtragos che prenderà spunto da une degli ultimi testi di Beckett Cosa ? Dove ? Per quanto riguarda i convegni il 13 dicembre arriverà a Verona une delle più apprezzate studiose di Beckett, nonché docente di Letteratura inglese Margherita Giulietti con una conferenza sui rapporti narrativa e teatro di Beckett.
SA

Teatro Camploy
Via Catarane 32 – Verona

Le Théâtre L. (Losanna) e la Compagnia Teatrale TrixTragos (Verona) presentano giovedi 2 dicembre e venerdì 3 dicembre alle ore 21 Oh les Beaux Jours (giorni felici) di Samuel Beckett. Regia : Denise Carla Haas, con Jo Boegli e Jean-Gabriel Chobaz. Spettacolo in lingua francese. 


Avant Propos

A travers Winnie, j’ai envie de faire entendre une voix qui essaie, non sans difficulté et non sans être confronté au risque de perdre le souvenir et la voix, de parler avec ce qui reste de voix et de souvenir de ce qui pourrait être perçu comme beau, si on se prenait le temps de regarder ou de parler de l’impossibilité de le dire, en essayant sans cesse de le faire tout en étant confronté au risque d’en perdre le propre corps, et par la perte du corps, d’en perdre des mots qui auraient pu le dire. Au premier acte, Winnie est un buste découvert à partir de la taille, au deuxième acte, elle n’est plus qu’une tête. Winnie parle des beaux jours. Les bribes des beaux jours sont collées dans le babil de Winnie, qui occupe la journée interminable qui est encore un beau jour. Que de beaux jours dans le passé, dans le présent et dans le futur, des petits riens qui donnent lieu à des prétextes anodins tels que le cultivent certaines femmes au foyer restées trop longtemps seules ou certaines mères trop soucieuses de leur enfant ou encore lorsque l’enfant a quitté la maison, trop accrochées aux choses matérielles. Ces petits riens renforcent l’extase de Winnie et lui permettent peut-être de ne pas voir exactement et vraiment ce qu’il y a autour d’elle, un Willie presque muet, de plus en plus effacé, elle aimerait pouvoir supporter d’être seule, « Ah oui, si seulement je pouvais supporter être seule, je veux dire d’y aller de mon babil sans âme qui vive qui entende. », dans un lieu désertique à part le spectacle d’une fourmi qui passe, Winnie dit: « Willie, une fourmi, vivante ! », sans pour autant effacer complètement ça et là un soupçon d’angoisse qui surgirait.



Beckett

Certes, Beckett est un auteur classique moderne. L’héritage théâtral de ses pièces et des mises en scènes de ces dernières est un poids énorme dans mon choix. Malgré cela, je porte ce texte depuis plus d’une année en moi avec le désir de le monter, avec l’actrice qui a fait une magnifique Claire Lannes dans L’Amante Anglaise et avec elle faire vivre ce personnage de Winnie.

« Maintenir le théâtre au creux de ce qu’il a de plus matériel et de plus élémentaire, un espace, une voix, le corps. » (Bernard Dort)

Il semblerait que ce soit la chose la plus essentielle à tenter face à un texte comme Oh les Beaux Jours et, dans cette simplicité dénudée, c’est la chose la plus difficile à faire voir et à faire entendre: un espace, une voix, le corps pour reprendre les termes de Bernard Dort. Ou pour pousser ces termes un peu plus directement vers les données de Oh les beaux jours, c’est un espace, une voix, ou comme nous le proposons pour cette création, une voix dédoublée (nous l’expliquons ci-dessous) et deux corps.

La didascalie aussi précise et nombreuse que dans la pièce Oh les Beaux Jours, est une exactitude et une précision de l’auteur vis-à-vis des personnages. Le lecteur se souvient de cette anecdote: Beckett suit comme il le fait d’habitude assidûment toutes les répétitions de Oh les Beaux Jours avec Madeleine Renaud et Jean-Louis Barrault qui interprètent Winnie et Willie, allant cette fois-ci jusqu’à obscurcir la fonction officielle du metteur en scène Roger Blin. Face à une telle donnée, j’aimerais prendre ce matériel de texte ‘obscur’ des didascalies comme base de travail, non seulement pour trouver des gestes, voire une gestuelle, mais aussi pour en faire une palette de jeu possible entre le texte même, la gestuelle et la didascalie. Cela veut dire que le texte des didascalies sera traité comme texte. Ce ne veut pas dire que tout le texte des didascalies sera dit, mais ce texte ne sera pas d’avance totalement tissé entre le corps et la voix des personnages et sera travaillé de sorte qu’il s’intègre. Le fonctionnement de ce texte-là sera mis à nu à des moments choisis. Faire intervenir une voix extérieure, probablement la voix enregistrée de Winnie, qui dit une partie des didascalies, se mêle comme une aide au babil de Winnie ou l’interrompt ou donne la réplique quand la pause devient trop longue, voire insupportable, c’est souligner un dérèglement, mettre en évidence le réseau étroit tissé par les hommes-objets, non seulement le buste de Winnie, mais aussi son alter ego Willie qui ne semble avancer qu’à quatre pattes, entre présent, passé et futur. C’est un réseau de représentation, souligné par le lieu d’exposition tel que le mamelon mais aussi par la durée pendant laquelle ces hommes-objets essaient de dire l’indicible face à des possibilités se réduisant de plus en plus, sans pour autant parler ni de l’agonie ni de la mort, tout en le représentant.

 

L'Espace
Placer le lieu et la mise en scène sous l’insigne de la didascalie de la ‘lumière aveuglante’. Il y a trop de lumière. Tout est à voir. L’espace. Le corps. Et la voix qui passe par ce même corps.

Changer les paradigmes de couleur de la terre et de la nature, tel le mamelon, dans la clarté de cette même lumière. 

« Etendue d’herbe brûlée s’enflant au centre en petit mamelon.
Pentes douces à gauche et à droite et côté avant-scène. Derrière, une chute abrupte au niveau de la scène. Maximum de simplicité et de symétrie. Une toile de fond en trompe l’œil très pompier représente la fuite et la rencontre au loin d’un ciel sans nuages et d’une plaine dénudée. »

Mettre le mamelon dans un monde de la modernité, donc en dehors de la nature, dans un univers plastifié, construit, dans un univers lisse d’architecture, simplifiant, non plus régi par des formes offertes par la nature tel la rondeur d’une pente douce. Le mamelon est droit, géométrique, carré, construit de plexiglas, transparent, illuminé depuis l’intérieur avec des tubes de néon blanc. Je pense que les néons seront le seul éclairage nécessaire. Il est possible que le mamelon soit d’une forme signifiant un mamelon, alors plutôt obéissant à des lois géométriques, plutôt carré que rond, par exemple construit de couches de plexiglas collées les unes sur les autres comme dans les modèles d’architectures. Il s’agit donc d’une colline de plexiglas qui imite un peu maladroitement une vraie colline comme un modèle d’architecture cite un extrait d’un paysage. Ce modèle est à moitié fini pendant le premier acte. 

L’ouverture au milieu, espace où se trouve Winnie, est assez grand, d’un diamètre d’un mètre. On constate, le modèle citant un mamelon n’est visiblement pas encore terminé. Pendant le deuxième acte, le modèle est presque terminé, à part l’ouverture d’en haut, dont la tête de Winnie doit encore sortir.
La nature n’est plus présente par l’herbe brûlé et la forme du mamelon, mais elle est citée par un modèle d’un extrait de nature. L’idée d’un endroit désertique s’établit par une propreté et un stérilité de l’endroit. Peut-être, cette idée d’une nature citée aura besoin d’être soulignée par un autre élément: il me vient à l’esprit quelques brins d’herbe qui ‘poussent’ entre des couches de plexiglas, mais l’herbe sera brûlée comme la surface de terre du mamelon. Pour le sol qui entoure le mamelon de plexiglas, je ne sais pas encore. Probablement on continuera avec une surface de plexiglas illuminée par des tubes de néons par dessous. Le fond, pour simplifier « la fuite et la rencontre au loin d’un ciel sans nuages et d’une pleine dénudée » est une surface bleue, cela aussi pour ancrer la pièce près de ce lac Léman qui est pour moi comme une patrie absolue ou comme un rappel à la vie par un concept de la vie forcément plus énorme que ce que nous, êtres humains, pouvons percevoir. 

 

Le Corps
Le personnage s’accroche aux mots et aux gestes d’autrefois. Les deux personnages, Winnie et Willie, sont corporellement réduits dans leur fonctionnement: Winnie est ‘bloquée’ au milieu d’un mamelon duquel elle ne sort pas mais s’engouffre encore plus dans la continuité de la pièce. Dans la deuxième partie, ses mains sont enterrées sous le mamelon et sur le bord de la colline se trouve étalé tout son inventaire de choses, le sac, l’ombrelle et le revolver, rangées et attendant comme d’autres mains. Il y a un handicap corporel représenté par l’enterrement d’une partie du corps du personnage. Willie semble la plupart du temps avalé par un tube qui se trouve derrière le mamelon et qu’on ne voit pas. Le reste du temps, il est condamné à ramper à quatre pattes. Pour les deux personnages, on dirait que la moitié du corps est comme anéantie, les jambes, le sexe et le bassin. Le torse, la tête et les mains sont très présents. Avec la réduction corporelle progressive, l’inventaire des choses à dire et des choses à faire diminue avec le temps progressant. 

« Et si un jour la terre devait recouvrir mes seins, alors, je n’aurai jamais vu mes seins, personne jamais vu mes seins. »

La voix, elle se balade, se souvient, oublie, essaie de dire encore, de se souvenir, de changer de thème.

« Je les bénis, je bénis les bruits, ils m’aident à… tirer ma journée. Sourire. Le vieux style ! Fin du sourire. Oui, ce sont de beaux jours, les jours où il y a des bruits. Un temps. Je pensais autrefois… un temps… je dis, je pensais autrefois qu’ils étaient dans ma tête. Sourire. Mais non. »

 L’ouverture du mamelon est assez grande pendant le premier acte, Winnie s’y tient debout mais n’y bouge qu’à peine. Puisqu’elle sait qu’elle peut encore bouger, qu’il y a encore de la place pour bouger, elle n’en ressent pas la nécessité ou le besoin. C’est une donnée forcément différente au deuxième acte. 

Willie se tient derrière le mamelon. Mais par la nature du plexiglas à moitié transparent à travers les deux couches, celle de devant et celle de derrière, on percevra sa silhouette ou les ombres en mouvement ou en repos de sa silhouette, même s’il ne se trouve pas dans le champ de vision du spectateur. Avec cette conception du mamelon, l’autre est toujours présent. Les ombres sont données à voir à celui qui regarde, donc le spectateur, et la présence souvent absente de Willie n’est pas seulement ancrée dans la présence de Winnie.  

La Voix

Comme le lieu, mettre le texte dans une ‘lumière aveuglante‘. Trop dire. Tout dire. Essayer de dire tout le texte, toute la masse textuelle. 

Ne pas faire de différenciation entre texte et didascalie par rapport à ce qui serait à dire. La pièce Oh les Beaux Jours se trouve à la lisière des textes beckettiens, où un Je se manifeste encore, et d’autres textes où le narrateur n’est plus qu’un œil qui n’emploie aucune instance linguistique d’autoreprésentation, c’est-à-dire aucun pronom personnel et aucun nom propre, comme par exemple le récit Le Dépeupleur ou la pièce Pas moi. 

C’est pourquoi il me semble intéressant lors des répétitions d’essayer un concept qui travaille surtout avec l’éclatement ponctuel et le dédoublement temporaire ou exclusivement avec la voix de Winnie et la voix enregistrée de Winnie disant certaines didascalies.

Une voix extérieure enregistrée, très certainement celle de Winnie, fonctionne comme un rappel. Si on utilisait une autre voix enregistrée que celle de Winnie, il s’établirait tout de suite une sorte d’instance supérieure ou divine, un organe de contrôle régnant au-dessus de ce théâtre humain, chose qu’il faut éviter dans tous les cas. Le rappel de la voix extérieure, comme je l’appelle dés lors, ne porterait que sur les didascalies du premier acte. Au deuxième acte, les didascalies sont beaucoup plus rares et restreintes: par exemple ‘un temps’, ‘sourire’, ‘sourire plus large’, ‘fin de sourire’, ou bien la direction du regard ‘louchant’, ‘yeux à droite’, ‘elle lève les yeux’, etc.
Faire une différenciation entre texte et didascalie par rapport à la manière de dire les différents niveaux de texte.

La didascalie n’est pas seulement une description plus précise de la situation de la parole, mais aussi une donnée de gestuelle qui ne devrait pas forcément et tout de suite se superposer au texte même.

La superposition ou l’union du texte et de la didascalie est, dans ce sens-là, un travail à faire. Les didascalies ne sont pas à sousentendre implicitement comme une indication de jeu par rapport au texte même. Par la voix enregistrée de Winnie, qui dit les didascalies, la didascalie n’est donc pas déjà incluse, mais elle est oubliée et il faut se la rappeler. Elle est comme un ailleurs du personnage, comme une mémoire sociologique, personnelle, historique encore un peu plus précise que celle du personnage même, un discours social qui rappelle comment il faut faire, qui se souvient comment d’autres l’ont fait et feraient face au discours personnel qui ne peut qu’à peine s’établir en dehors des discours qui l’entourent.

Ainsi le texte est amené à un état pur et c’est dans cet état qu’il est confronté aux personnages de Winnie et de Willie. Les personnages sont face au texte comme s’il venait à la fois du plus profond d’eux-mêmes et d’un ailleurs d’eux-mêmes. Le texte représente les bribes d’un vécu qui reste aux personnages. Le texte y est encore, mais la mémoire du texte a des failles. Le texte existe dans l’état d’une mémoire mécanique de reproduction, au-delà de la mémoire du personnage même. Il vient une voix d’un ailleurs et du dehors, la musique d’une voix qui fait en partie et par bribes renaître le souvenir d’une atmosphère, le souvenir d’une histoire, peut-être le souvenir de l’histoire personnelle ou tout juste encore les bribes d’un souvenir d’une vie lointaine, d’une vie désirée qui n’a pas été entièrement et complètement vécue telle qu’elle a été imaginée, d’une vie qui a passée à côté des espérances mises dans ce que la vie peut nous offrir et ce dont non seulement le ou les personnages, mais aussi la voix qui vient de cet ailleurs, essaie de nous rappeler, car les beaux jours ne sont plus ceux qu’ils ont été. Mais on s’accroche aux mots de ces jours-là, on s’accroche également aux gestes de ces temps-là et on ne se doute pas que les mots et les gestes glissent parfois vers un domaine proche du comique.

Puisqu’il y a une énergie se libérant entre une voix (enregistrée) d’un au-delà et d’un ailleurs et entre la voix des personnages présents, le rythme de la parole est étonnement rapide, la langue presque légère. Mais à des moments de danger, tout semble pouvoir s’écrouler d’un coup, et on ne sait pas si la voix a une faille, si le personnage n’entend plus la voix ou si c’est un dérèglement général de la ‘machine’ humaine qui atteint un point à partir duquel plus rien n’est possible.

 


Deutsche Beschreibung
« Glückliche Tage » von Samuel Beckett ist die Geschichte eines Paares: einerseits Winnie, die Frau, nur noch eine Büste, im zweiten Akt nur noch ein Kopf. Winnie spricht von den glücklichen Tagen. Übriggebliebene Bruchstücke der glücklichen Tage haften in ihrem täglichen Geplapper, so dass jeder Tag ein glücklicher ist. Kleinen Nichtigkeiten verstärken Winnies Extase und verschleiern ihre Wahrnehmung der sie umgebenden Welt. Andererseits ist da ein beinahe verstummter Willie, der immer mehr verschwindet. Sie würde es gerne ertragen, allein zu sein: „Ach ja, wenn ich es nur ertragen könnte, allein zu sein, ich meine vor mich hin zu quasseln, ohne dass mich eine Menschenseele hört.“ Die Präsenz der beiden Figuren auf der Bühne, gekoppelt mit der Absenz von Dialogen wird Spiegel einer bitteren Liebesgeschichte.

Glückliche Tage 

Es ist morgens, ein Morgen wie jeder andere, der Wecker läutet und ein neuer Tag beginnt: vielleicht handelt es sich um einen der ‘glücklichen Tage’ der Vergangenheit, der mit dem Einbruch der Nacht endet. Dann wird es wieder Morgen und der Wecker wird wieder klingeln und so weiter und so fort... Aber bis wann dauert das? Bis ans Ende der Welt? Winnie erinnert sich an alles und an nichts; sie ist glücklich, wenn sie ihre Dinge wiederfindet (die Zahnbürste, den Kamm, den Spiegel, die Brille, die Lupe...) und zeigt ihre Freude. Es handelt sich weniger um Nostalgie, als um Irrwege im Gedächtnis.

Der Hügel
Ein Klassisches Stück wie « Glückliche Tage » zu inszenieren, heisst, sich mit dem berühmten Hügel konfrontieren zu müssen, in den Winnie eingegraben ist. Es ist das einzige Bühnenbildelement, das von Beckett in den langen und ausführlichen Regieanweisungen beschrieben wird. Die Theatergeschichte hat viele Hügel in verschiedensten Formen und Farben entstehen sehen. Der von Denise Carla Haas erschaffene Hügel ist eine Art Eisberg in Schichten, der aus einem Wasserbecken herausragt. Es geht nicht darum Beckett an den Nordpol zu versetzen, sondern der ‘kalten Ewigkeit’, von der der irländische Autor spricht, eine Form zu geben. So erzählt sich eine Art Tod, der die Hoffnung gefrieren lässt, das menschliche Leben in einer Weisse lähmt, wo sich die orientierungslosen Protagonisten im Nichts verlieren. Die Figuren in einem doppelten Text. Die Figuren Winnie und Willie werden mit ihrer eigenen Geschichte konfrontiert, die ihren Ursprung im tiefsten Unterbewusstsein ihrer selbst nimmt und sich in ihrem Leben, ihrem Körper und in jedem einzelnen Wort abzeichnet. Ihre Sätze sind Erinnerungsfetzen an ein Leben, das vielleicht in der Vergangheit geschehen ist, vielleicht in der Zukunft weitergehen wird. Glückliche Tage wird von einer Aussenstimme dominiert, die nach den Fragmenten eines längst vergangenen Lebens sucht. Es ist die Musik einer Stimme, die die Erinnerung einer gelebten Atmosphäre aufleben lässt. Es ist die Erinnerung an eine Geschichte, die Erinnerung an eine persönliche Geschichte oder an die Erinnerungsbruchstücke eines sehr weit entfernten Lebens, an ein gewünschtes Leben, das nicht ganz oder überhaupt nicht hat gelebt werden können. Auf jeden Fall nicht so, wie man es sich vorgestellt hat. Ein Leben, das an den Wünschen und an den Hoffnungen, die man an das Leben gestellt hat, vorbeigegangen ist. Davon erzählen nicht nur die Figuren, sonder auch die Offstimme. Beide versuchen daran zu erinnern, denn die glücklichen Tage sind nicht mehr so wie sie einst waren. Der Zweifel wird immer stärker: ein Zweifel, in dem Vergangenheit, Gegenwart und Zukunft sich mischen und allgegenwärtig werden. Die Figuren befinden sich in dem Loch der Unsicherheit, denn sie können nicht mehr unterscheiden, was sie schon gelebt haben und was sie noch leben werden.

Descrizione italiana
« Giorni felici » di Samuel Beckett è la storia di una coppia : da una parte Winnie la donna che, immersa fino ai fianchi nel suolo, intraprende una minuziosa enumerazione di ricordi ; dall’altra parte il suo compagno, Willie, che risponde in un gioco di contrappunto con smorfie e monosillabi al racconto che gli viene propinato. La presenza di due personaggi sulla scena e la contemporanea assenza di dialogo diviene quindi specchio di una storia d’amore amara.

Giorni Felici 

È mattina, una mattina come tutte le altre, la sveglia suona ed una nuova giornata può cominciare : forse si tratta di uno di quei « giorni felici » vissuti in passato, che terminerà al calar della sera, poi sarà di nuovo notte, poi di nuovo mattina, la sveglia suonerà e così di seguito… ma fino a quando durerà tutto questo? Fino alla fine del mondo? Nell’attesa questo movimento perpetuo ricomincerà. Winnie si ricorda di tutto e di niente; è contenta quando ritrova i suoi “utensili” d’ogni giorno (la lente d’ingrandimento, lo spazzolino da denti, il fazzoletto, gli occhiali, l’ombrello), manifestando questa sua gioia esclamando: ”Le vieux syle!” (il vecchio stile). Non si tratta di vera e propria nostalgia, bensì di una forma d’erranza nella memoria, che si sgretola.

La collina
Mettere in scena un classico come “Giorni felici” significa confrontarsi con la mitica mammella in cui si trova immersa Winnie. Essa costituisce il principale e solo elemento decorativo descritto da Samuel Beckett nelle sue lunghe ed estremamente particolareggiate didascalie. La storia del teatro l’ha vista trasformata in collina o montagna di varie forme altezze e colori. La collina ideata da Denise Carla Haas è una specie di iceberg a strati di un biancore abbagliante immersa in un bacino d’acqua. Non si tratta di voler portare Beckett al Polo Nord, bensì di dare forma al “freddo eterno” di cui parla l’autore irlandese: cioè di una morte che congela la speranza, paralizzando la vita del genere umano su una banchisa, condannando i protagonisti senza bussola per orientarsi a sparire nel nulla. I personaggi e il dubbio testuale I personaggi, Winnie e Willie, sono messi a confronto con la loro storia che si esprime in un testo che ha le sue radici nel subconscio più profondo di loro stessi, ma che si sviluppa al di fuori dei loro corpi e delle loro vite, al di là di ogni singola parola. Le loro frasi non risultano che semplici cocci di ricordi di una vita che si è svolta forse nel passato e si ripete forse nel presente e forse si ripeterà uguale a se stessa nel futuro. Questo forse si esprime nei vuoti di memoria espressi in un testo che sembra voler cercare una giustificazione di se stesso nella ripetizione meccanica delle azioni e delle cose. « Giorni felici » è avvolto in un certo senso da un’atmosfera dominata da una sorta di voce esteriore in cui riecheggiano i frammenti di una vita lontana, di una vita allo stesso tempo desiderata e non ancora completamente vissuta. Si arriva ad immaginare la speranza di una vita a cui i personaggi sembrano cercare di appigliarsi saldamente attraverso il ricordo di tempi, gesti ed oggetti. Le parole rispecchiano il tentativo di ricostruire immagini sempre più sbiadite dei giorni felici, di cui si vuole raccontare. Sempre di più s’instaura il dubbio : Winnie : « E se un giorno la terra dovesse ricoprire i miei seni, allora non avrò mai visto i miei seni, nessuno avrà mai visto i miei seni » Un dubbio in cui passato, presente e futuro si mischiano facendo sprofondare i personaggi nell’incertezza non solo di quello che stanno vivendo, ma anche di quello che hanno giä vissuto. Sulla scena si viene a costituire un mondo d’ombre e lo spettatore viene confrontato alla presenza-assenza di Willie, non sempre giustificata dalla costante presenza di Winnie. 

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